octobre 6 2017

Le contrôle : une construction genrée

Il y a peu, je discutais avec mon fils de 13 ans des poils (oui, il nous arrive d’avoir des conversations passionnantes ; non, je n’ai aucune idée de comment on a pu en arriver là). Face à son dégoût exprimé de la pilosité féminine, j’ai tenté de le mettre en perspective en soulignant que rien ne justifie qu’un poil soit dégoûtant chez une fille s’il ne l’est pas chez un garçon et en rappelant qu’il s’agit là d’une mode très récente dans l’histoire de l’humanité.

Pour autant, le dégoût n’étant en rien commandé par la raison, il nous a bien fallu admettre qu’il persisterait quoi qu’on en dise. Beaucoup de féministes en herbe savent ainsi, aussi bien que moi, combien notre quotidien peut être fait d’incohérence entre convictions et consentement à un certain nombre de normes patriarcales. La pureté n’existe qu’en situation de domination, pour les autres, on s’arrange comme on peut dans un monde qui n’est pas le nôtre.

Toujours est-il que cette conversation m’a incitée, une fois encore, puisqu’il ne s’agit pas là d’un savoir qu’on pourrait acquérir une fois pour toute mais bien d’un constat qui se réactive régulièrement en nous au fil de nos expériences, à prendre conscience du contrôle, à travers la maitrise des fonctions naturelles de leur corps, qui était ainsi suscité chez les femmes par la société.

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